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12. 09. 2018 - Art, People
Rencontre avec Douglas Kennedy à Genève.

J’ai rencontré Douglas Kennedy autour d’un déjeuner à la Réserve Genève lors du salon du livre en mai dernier. L’auteur américain préféré des Français délivre des analyses minutieuses de notre société. Avec La Symphonie du Hasard, Douglas Kennedy déroule une magnifique fresque sur 600 pages qui se déroule dans l’Amérique des années 70. On est tenu en haleine jusqu’à la dernière page. Entretien en français.

Quelles questions ne vous a t-on pas encore posées au sujet de la trilogie?
Personne ne m’a encore demandé si l’histoire de cette trilogie fait écho à la situation de l’Amérique aujourd’hui. Il y a longtemps que j’avais cette idée de trilogie et j’ai terminé juste après l’élection de Trump. Dans cette Amérique que je décris, la famille est au centre de l’oeuvre. Le 3ème tome c’est le grand changement. Quand j’ai commencé ma carrière j’ai eu un professeur qui m’a beaucoup influencé et qui s’est suicidé. C’est un des plus grands chocs de ma vie. J’ai compris après ca que toute le monde à des parts d’ombres et que la vie parfaite est franchement un mensonge.

La famille est un des thèmes majeurs de la trilogie, que représente t-elle pour vous ?
Oh mon dieu! Aux Etats Unis quand quelqu’un vous parle des valeurs familiales, on idéalise la famille tout le temps mais la vérité c’est que la famille est le plus grand défi pour tout le monde. Montrez moi des familles sans guerres et surtout sans secrets. J’ai travaille deux ans à Londres dans un théatre, et on me disait toi tu es un enfant de riche car tu as étudié dans les plus prestigieuses universités à New York. C’est faux. J’ai grandi dans un petit appartement sur la 19ème rue et 2ème avenue un quartier assez populaire. Ensuite, nous avons déménagé dans l’Upper West Side car nous avons hérité de l’appartement de mon grand père. C’était un appartement plus spacieux mais ce n’était pas luxueux. Je côtoyais au lycée des familles riches et ploutocrates mais je n’ai jamais pensé à l’argent. J’ai toujours pensé je vis a New York, qui est devenu mon centre d’attractions culturelles mais pour moi la famille était tout le temps  un sujet trouble.  Mon père était en conflit avec ses deux soeurs, ma mère avait une mère omniprésente dans sa vie comme Alice. Je suis divorcé deux fois, mon premier mariage a duré 25 ans c’est plutôt pas mal, ensemble nous avons eu deux enfants magnifiques avec qui je suis très proche. J’adore le fait d’être père. Mon deuxième mariage a duré 5 ans, c’était un coup de foudre, maintenant je suis vacciné contre le mariage mais pas contre l’amour.

Jean Ferrat célèbre chanteur français à texte qui a interprété avec talent les poèmes d’Aragon a écrit cette chanson “nul ne guérit de son enfance, et vous Douglas pensez vous être guéri de votre enfance?
Honnêtement j’ai eu une enfance difficile, mes parents étaient très troublés, mon père était toujours absent – j’ai compris plus tard pourquoi – ma mère était malheureuse. Ils se disputaient tout le temps mais en meme temps c’était deux gosses. Je comprends maintenant et je ne suis pas amer.  Alice dit au début du tome 1 :  “je comprends maintenant que le mariage est un choix”. J’ai grandi au milieu de ça et grace à ça  je suis devenu très indépendant tout jeune. J’ai commencé à voyager, au début c’était grace aux livres ensuite j’ai quitté New York. 

Comment pouvez vous mettre dans la peau d’une femme, comment faites vous? 
J’ai une poche d’œstrogène que je cache ! Mon ex femme m’a dit un jour tu continues de cette manière à essayer de comprendre ta mère. J’ai grandi au milieu d’un mariage très violent et je suis devenu très féministe. Toutes les femmes de ma vie étaient des femmes professionnelles. Alice est adolescente.

Les hotels semblent être vos refuges, quelles sont vos hotels de prédilection? 
Au Lac Louise, les propriétaires sont deux frères Suisse. Je passe là bas deux semaines tous les hivers car je suis aussi un grand amateur de ski de fond. C’est un des endroits les plus sublimes au monde. C’est chic mais pas trop et très raffiné et pas bling bling.
Aussi, un hotel très funky et cool en Jamaïque ou je passe quelques jours de janvier chaque année avec cinq livres et sans emails. C’est essentiel pour moi.

S’il fallait partir avec 2 livres en poche, lesquels prendriez vous?
La fin d’une liaison de Graham Greene et aussi Moby Dick, je ne l’ai jamais terminé et je voudrai le terminer avant la fin de ma vie.

Comment faites vous pour décrire aussi précisément les lieux de vos romans?
J’observe tout le temps. Au début de ma carrière, j’ai écrit des récits de voyage qui m’ont appris à décrire un paysage, une ville. J’observe les gens. Dans mon roman La femme du Vème paru en 2006, l’histoire se passe dans le 10ème arrondissement de Paris, tout le monde m’a demandé comment avez vous découvert ce quartier. J’ai voulu montrer un Paris loin des cartes postales et des film de Woody Allen, j’ai découvert cet endroit en marchant. Quand on fait trop de recherches aussi on perd quelque chose. Tout m’intéresse.

Ou vous sentez vous chez vous ?
Je suis chez moi quand je suis avec mes enfants. New York est ma ville natale et Paris ma ville de coeur.

Pouvez vous me dévoiler un secret du tome 3 ?
Je parle un peu de mes parents mais jamais de mes ex femmes et mes ex petites amies. Je ne suis pas un livre ouvert et personne ne connait ma vie intime. Je garde mon jardin secret que je veux préserver.

Quand on lit vos romans, le lecteur s’identifie comment faites vous pour être si près de la réalité?
Une fois mon ex femme ma dit : Douglas tu vois le monde avec trop de clarté. Je pense que l’expérience et la technique sont très importants pour être prêt de la réalité. C’est mon 15ème livre avec ce 3ème tome. Il faut respecter toujours les lecteurs et pour moi la lecture c’est la séduction. La question primordiale que je pose à mes lecteurs : est ce que vous pouvez voyager avec moi durant 600 pages. C’est essentiel. Je pose aussi des questions essentielles comme la famille, le couple, les relations avec les enfants, le bonheur.

Pouvez vous me donner trois adjectifs qui qualifient cette trilogie? américaine, universelle et romanesque.

Cécilia Pelloux

 

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