Rencontre avec Douglas Kennedy à Genève.

J’ai rencontré Douglas Kennedy autour d’un déjeuner à la Réserve Genève lors du salon du livre en mai dernier. L’auteur américain préféré des Français délivre des analyses minutieuses de notre société. Avec La Symphonie du Hasard, Douglas Kennedy déroule une magnifique fresque sur 600 pages qui se déroule dans l’Amérique des années 70. On est tenu en haleine jusqu’à la dernière page. Entretien en français.

Quelles questions ne vous a t-on pas encore posées au sujet de la trilogie?
Personne ne m’a encore demandé si l’histoire de cette trilogie fait écho à la situation de l’Amérique aujourd’hui. Il y a longtemps que j’avais cette idée de trilogie et j’ai terminé juste après l’élection de Trump. Dans cette Amérique que je décris, la famille est au centre de l’oeuvre. Le 3ème tome c’est le grand changement. Quand j’ai commencé ma carrière j’ai eu un professeur qui m’a beaucoup influencé et qui s’est suicidé. C’est un des plus grands chocs de ma vie. J’ai compris après ca que toute le monde à des parts d’ombres et que la vie parfaite est franchement un mensonge.

La famille est un des thèmes majeurs de la trilogie, que représente t-elle pour vous ?
Oh mon dieu! Aux Etats Unis quand quelqu’un vous parle des valeurs familiales, on idéalise la famille tout le temps mais la vérité c’est que la famille est le plus grand défi pour tout le monde. Montrez moi des familles sans guerres et surtout sans secrets. J’ai travaille deux ans à Londres dans un théatre, et on me disait toi tu es un enfant de riche car tu as étudié dans les plus prestigieuses universités à New York. C’est faux. J’ai grandi dans un petit appartement sur la 19ème rue et 2ème avenue un quartier assez populaire. Ensuite, nous avons déménagé dans l’Upper West Side car nous avons hérité de l’appartement de mon grand père. C’était un appartement plus spacieux mais ce n’était pas luxueux. Je côtoyais au lycée des familles riches et ploutocrates mais je n’ai jamais pensé à l’argent. J’ai toujours pensé je vis a New York, qui est devenu mon centre d’attractions culturelles mais pour moi la famille était tout le temps  un sujet trouble.  Mon père était en conflit avec ses deux soeurs, ma mère avait une mère omniprésente dans sa vie comme Alice. Je suis divorcé deux fois, mon premier mariage a duré 25 ans c’est plutôt pas mal, ensemble nous avons eu deux enfants magnifiques avec qui je suis très proche. J’adore le fait d’être père. Mon deuxième mariage a duré 5 ans, c’était un coup de foudre, maintenant je suis vacciné contre le mariage mais pas contre l’amour.

Jean Ferrat célèbre chanteur français à texte qui a interprété avec talent les poèmes d’Aragon a écrit cette chanson “nul ne guérit de son enfance, et vous Douglas pensez vous être guéri de votre enfance?
Honnêtement j’ai eu une enfance difficile, mes parents étaient très troublés, mon père était toujours absent – j’ai compris plus tard pourquoi – ma mère était malheureuse. Ils se disputaient tout le temps mais en meme temps c’était deux gosses. Je comprends maintenant et je ne suis pas amer.  Alice dit au début du tome 1 :  “je comprends maintenant que le mariage est un choix”. J’ai grandi au milieu de ça et grace à ça  je suis devenu très indépendant tout jeune. J’ai commencé à voyager, au début c’était grace aux livres ensuite j’ai quitté New York. 

Comment pouvez vous mettre dans la peau d’une femme, comment faites vous? 
J’ai une poche d’œstrogène que je cache ! Mon ex femme m’a dit un jour tu continues de cette manière à essayer de comprendre ta mère. J’ai grandi au milieu d’un mariage très violent et je suis devenu très féministe. Toutes les femmes de ma vie étaient des femmes professionnelles. Alice est adolescente.

Les hotels semblent être vos refuges, quelles sont vos hotels de prédilection? 
Au Lac Louise, les propriétaires sont deux frères Suisse. Je passe là bas deux semaines tous les hivers car je suis aussi un grand amateur de ski de fond. C’est un des endroits les plus sublimes au monde. C’est chic mais pas trop et très raffiné et pas bling bling.
Aussi, un hotel très funky et cool en Jamaïque ou je passe quelques jours de janvier chaque année avec cinq livres et sans emails. C’est essentiel pour moi.

S’il fallait partir avec 2 livres en poche, lesquels prendriez vous?
La fin d’une liaison de Graham Greene et aussi Moby Dick, je ne l’ai jamais terminé et je voudrai le terminer avant la fin de ma vie.

Comment faites vous pour décrire aussi précisément les lieux de vos romans?
J’observe tout le temps. Au début de ma carrière, j’ai écrit des récits de voyage qui m’ont appris à décrire un paysage, une ville. J’observe les gens. Dans mon roman La femme du Vème paru en 2006, l’histoire se passe dans le 10ème arrondissement de Paris, tout le monde m’a demandé comment avez vous découvert ce quartier. J’ai voulu montrer un Paris loin des cartes postales et des film de Woody Allen, j’ai découvert cet endroit en marchant. Quand on fait trop de recherches aussi on perd quelque chose. Tout m’intéresse.

Ou vous sentez vous chez vous ?
Je suis chez moi quand je suis avec mes enfants. New York est ma ville natale et Paris ma ville de coeur.

Pouvez vous me dévoiler un secret du tome 3 ?
Je parle un peu de mes parents mais jamais de mes ex femmes et mes ex petites amies. Je ne suis pas un livre ouvert et personne ne connait ma vie intime. Je garde mon jardin secret que je veux préserver.

Quand on lit vos romans, le lecteur s’identifie comment faites vous pour être si près de la réalité?
Une fois mon ex femme ma dit : Douglas tu vois le monde avec trop de clarté. Je pense que l’expérience et la technique sont très importants pour être prêt de la réalité. C’est mon 15ème livre avec ce 3ème tome. Il faut respecter toujours les lecteurs et pour moi la lecture c’est la séduction. La question primordiale que je pose à mes lecteurs : est ce que vous pouvez voyager avec moi durant 600 pages. C’est essentiel. Je pose aussi des questions essentielles comme la famille, le couple, les relations avec les enfants, le bonheur.

Pouvez vous me donner trois adjectifs qui qualifient cette trilogie? américaine, universelle et romanesque.

Cécilia Pelloux

 

Rencontre avec Simon Luginbühl au Polo Club De Veytay à Mies. Découverte.

Ou es tu né et où as tu grandi? 
Je suis né à Genève, mais j’ai toujours vécu ici à Mies, au sein du Polo Club de Veytay.

Joueur professionnel de polo, manager du Polo Club de Veytay, et organisateur du Jaeger LeCoultre Polo Masters, raconte nous ton parcours.
Le tout s’est fait assez naturellement et progressivement, à la suite de mon père qui a développé le polo à Veytay il y a bientôt 30 ans. Petit j’ai d’abord joué au football, et je n’ai commencé à monter à cheval et à taper la balle que vers 12 ans. J’ai continué à pratiquer les 2 sports parallèlement pendant une dizaine d’année, mais le polo a rapidement pris le dessus ! En ce qui concerne le côté organisation des événements et gestion de l’entreprise, j’ai toujours eu beaucoup de plaisir à aider mon père après l’école, les weekends et durant les vacances. Jusqu’en 2007 nous engagions également chaque année un polo manager externe pour gérer l’école de polo et organiser les matches. Durant mes dernières années d’université (Masters en relations internationales à Genève), j’ai repris ce poste, et je ne l’ai plus quitté depuis ! J’ai également repris l’exploitation agricole familiale en 2010, ce qui faisait un peu beaucoup à gérer tout seul ; mon frère Martin s’est d’abord joint à moi de 2011 à 2014, puis lorsqu’il a décidé d’aller relever de nouveaux défis, c’est mon épouse Marine qui m’épaule au jour le jour.
Le fait de porter différentes casquettes est très grisant car chaque moment de la journée est différent, et même si certains moments de la saison sont certes très chargés et  peuvent s’avérer épuisants, j’ai beaucoup de plaisir à me lever chaque matin.

Comment es tu entré dans ce sport? 
Au début, je dois avouer que je n’étais pas très intéressé par le côté équitation ; mais dès qu’on m’a mis un maillet dans la main et que j’ai pu commencer à tapoter une balle, j’ai été très vite conquis. Aujourd’hui, c’est le côté tactique ainsi que la relation avec le cheval et la gestion de son quotidien (soins, nourriture, entraînements) qui me procure le plus de satisfaction. Le fait d’avoir un super groupe de jeunes joueurs avec qui s’entraîner a également beaucoup contribué à développer cette passion grandissante.

Quels adjectifs utiliserais tu pour caractériser ce sport? 
C’est difficile de n’en choisir que quelques-uns mais je dirais : rapide, technique, excitant, complet et chronophage !

Ta famille est soudée autour de ce sport et de ce magnifique club, par qui cette passion commune est elle arrivée et comment? 
En effet, cette passion est aujourd’hui commune à tous les membres de la famille peu importe leur âge. A la fin des années 1980, mon père a décidé de partir en Argentine pour s’occuper d’une exploitation agricole près de Cordoba, avant de reprendre le domaine familial ici à Mies. Il est revenu avec trois chevaux de polo et un argentin, c’était le début de l’aventure ! Aujourd’hui c’est grâce à lui (ou de sa faute) si on vit, parle, respire polo ici.

Le polo est un sport très physique, est ce que tu as une hygiène de vie particulière?
Je monte à cheval tous les jours, que ça soit en entraînement, match ou pour donner des cours. Le cardio est également assez important, mais je dois dire que comme j’ai des journées ou je bouge beaucoup, je n’ai pas toujours le courage et l’envie d’aller courir ! Les étirements sont également primordiaux afin d’éviter les blessures. Là où je dois faire plus attention depuis quelques années c’est plutôt sur la nutrition, car j’ai toujours été assez gourmand. Plus sérieusement, la plupart des gens pensent que dans le polo c’est surtout le cheval qui se fatigue, ce qui n’est pas faux. Par contre, pour avoir également pratiqué le football, je peux vous assurer que je suis beaucoup plus fatigué après un match de polo qu’un match de foot !

Peux tu nous décrire une journée type de joueur de polo professionnel?
Les miennes sont un peu différentes du fait de mes différentes casquettes, mais quand je pars en tournoi à l’extérieur, elles sont assez routinières en fait : on commence par aller le matin aux écuries pour voir les chevaux, discuter avec son groom et gérer avec lui les différents soins. On assiste ensuite son groom lors de l’entraînement, puis on se retrouve avec ses coéquipiers à midi pour partager un repas et discuter de la tactique du prochain match. Après une bénéfique courte sieste, on se déplace au terrain pour le match. Une fois celui-ci terminé, on retourne aux écuries pour superviser les soins d’après-match (douche, bottes de glace, bandages de repos).

Combien de matches as tu réalisé depuis tes débuts, quel est ton plus beau souvenir?
C’est une bonne question, je crois n’avoir jamais pris le temps de compter !
Mais je pense environ 70-80 matches par saison, soit environ 1500 matches depuis mes débuts. J’ai énormément de très bons souvenirs, mais je pense que notre victoire en 2009 lors du Jaeger-LeCoultre Polo Masters « en famille » avec mon frère, mon père et Alexis, un ami uruguayen est l’un des meilleurs moments, tout comme nos différentes participations mon frère et moi aux championnats d’Europe avec la Suisse.

Quels  joueurs admires tu? 
Je n’ai pas de joueur favori que j’admire particulièrement ; je prends beaucoup de plaisir à voir jouer les meilleurs joueurs du monde comme Adolfito Cambiaso, Facundo Pieres ou Hilario Ulloa. Plus jeune par contre, j’étais un grand fan de Bartolomé Castagnola, j’ai même porté le même casque et les mêmes bottes que lui pendant quelques années. J’aimais son côté un peu fou sur le terrain et son style décalé et rustique qui jurait avec les autres joueurs, avec ses pantalons troués et ses bottes à scratch.

Ton prochain match?
Ce weekend à Moscou, pour l’International Cup. C’est un magnifique club où j’ai toujours beaucoup de plaisir à aller jouer, et où la famille Rodzianko nous réserve toujours un excellent accueil.

Est ce que tu as d’autres passions?
Côté sport, je suis un passionné de hockey sur glace, et je suis un grand fan du Geneve-Servette Hockey Club. Même si c’est un sport que je n’ai jamais pratiqué, je lui trouve beaucoup de similitudes avec le polo, comme la vitesse, l’équilibre, la rudesse et le respect de l’adversaire. La saison étant également inversée par rapport à celle du polo, ça me laisse plus le temps de suivre les matchs que ceux d’un autre sport. Sinon, l’hiver étant un peu plus tranquille pour nous, mon épouse et moi en profitons pour voyager et découvrir ensemble de nouveaux endroits dans le monde.

Quels conseils donnerais tu a un joueur de polo débutant?
Le côté « équitation » est vraiment primordial. Si on est pas cavalier, il faut passer des heures dans la selle, même si ça n’est pas sur un cheval de polo, mais lors d’un cours de saut, ou d’une autre discipline. La discipline et la persévérance sont également importants ; on ne pourra jamais devenir un bon joueur de polo si l’on ne s’entraîne pas une fois par semaine au minimum.

Quels sont tes projets et défis pour les années à venir?
C’est une bonne question. Le monde du polo évolue, et aujourd’hui je pense que les belles années du polo, où les joueurs disposaient de budget sans fond, sont révolues. Il faut aujourd’hui proposer un service clé en main et à la carte, comme cela se fait dans d’autres sports. La plupart des clubs de polo possèdent aujourd’hui un grand nombre de chevaux disponible à la location à l’heure, ou même à la période de jeu pour les clients occasionnels qui ne possèdent pas leurs propres montures. Mais cela a un coût énorme pour les entreprises qui mettent ces services en place. En ce qui concerne le Polo Club de Veytay, je pense que l’avenir se tourne vers le polo événementiel ; c’est-à-dire l’organisation de tournois comme le Jaeger-LeCoultre Polo Masters, qui fonctionne très bien et qui peut être encore développé, ou par des événements d’entreprise où l’on propose des initiations, matches de démonstration ou encore des asados (grillades argentines typiques). Nous avons de plus en plus de demandes d’entreprises à la recherche d’un bel endroit pouvant accueillir de 10 à 2000 convives. Cet été par exemple, nous avons eu deux événements pour plus de 700 personnes, et nous avons déjà un grand nombre de réservations pour 2018.

 

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Crédit Photos: Jeremy Spierer

Rencontre avec Grégoire Mangeat, entre Art et Bâtonnat à Genève.

Bâtonnier de l’ordre des avocats de Genève depuis 2016, pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste cette fonction ?

Le Bâtonnier est en quelque sorte un « chef de famille », élu par ses pairs. Il préside l’Ordre des avocats. Il conçoit et propose des solutions de paix lorsque les avocats s’adressent des reproches ou lorsque des clients sont mécontents. Il représente les avocats lors de cérémonies officielles, en Suisse comme à l’étranger. Il est l’interlocuteur des autorités, en particulier du Pouvoir judiciaire, pour toutes les questions qui se posent en lien avec l’exercice du métier, l’accès au droit et à la justice. Il lui appartient enfin de prendre la mesure des évolutions du métier, des attentes du public, afin de porter au sein même de la profession les réformes et les adaptations nécessaires.

Quelles sont les principales missions de la Maison des Avocats de Genève située en vieille ville ? 

La Maison des Avocats est le lieu central de la vie de l’Ordre. Elle est un repère, un lieu d’accueil, un lieu de conciliation. Elle est une sorte de maison familiale, à disposition de l’ensemble des avocats.

Vous êtes à la tête de votre étude d’avocat, pouvez-vous nous dire quels sont vos terrains de prédilection ? Combien de collaborateurs comptez-vous?

Je ne suis que l’un des cinq associés actuels de l’étude. Six collaborateurs, trois stagiaires, un paralegal et trois assistantes font partie intégrante du cabinet. L’étude est de taille moyenne, à l’échelle du barreau de Genève. Mon équipe ne traite par exemple que de litiges, mais dans des situations très variées de la vie courante. Une part importante de mon activité concerne la criminalité économique sous toutes ses formes (gestion déloyale ; faux dans les titres ; fraudes ; fonds bloqués ; demandes d’entraide entre États ; extradition ; etc.)

En quoi le métier d’avocat en Suisse diffère de celui d’avocat aux USA ?

Les différences ne sont pas aussi importantes que les films ou les séries pourraient le laisser penser. Dans mon domaine d’activité, de plus en plus souvent, des « deals de justice », c’est-à-dire des solutions négociées avec un procureur, remplacent le procès tel que vous l’imaginez, avec ses salles d’audience boisées et la mise en scène qui l’accompagne. Dans l’affaire de la FIFA, où des personnes ont été arrêtées dans un hôtel à Zurich puis réclamées par Washington, j’ai beaucoup travaillé avec un avocat new-yorkais, ancien procureur fédéral. Je n’ai jamais ressenti qu’il y aurait eu une différence significative dans l’exercice de notre métier. En revanche, des différences procédurales ont un impact énorme sur les priorités de l’avocat. Par exemple, dans le cas de la FIFA précité, l’avocat new-yorkais a passé plus de huit mois à préparer, puis à négocier les conditions d’obtention d’une liberté provisoire, dans l’hypothèse (combattue à l’époque) d’une future extradition de notre client, de la Suisse vers les États-Unis.

Racontez-nous votre parcours d’homme et d’avocat.

Votre question suggère que j’aurais déjà quelque chose à raconter sur ces deux sujets… Après dix-huit ans de métier, je commence seulement de pouvoir énoncer ce qui me paraît être décisif pour l’accomplissement de sa vie d’avocat – attention, ça ne fait pas forcément rêver : se faire des exigences de qualité très élevées ; savoir écouter l’autre ; savoir faire parler les gens ; susciter respect et confiance ; et cultiver une indépendance au-dessus de la moyenne. Disons que si tout cela fonctionne, l’avocat est plus serein, et l’homme – par effet d’entraînement – devient plus agréable. L’enjeu, cette sérénité, j’en suis encore assez éloigné. Il paraît que mon indice de Positivity, comme disent les anglo-saxons, soit ma capacité à tenir à distance les pensées inquiètes, est encore trop faible.

Nous notons que vous avez un penchant prononcé pour l’art contemporain sur votre site internet. Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez intégré l’art et le design à votre métier d’avocat ?

Ma mère est céramiste et sculptrice ; mon père est architecte. J’ai passé l’entier de mes vacances scolaires, pendant vingt ans, au milieu de tas de cailloux – sur des sites archéologiques – ou dans des musées. Je ne suis pas en train de réécrire l’histoire et d’essayer de vous faire croire que c’était drôle. Mais disons que j’ai toujours côtoyé l’art, que ce soit comme interrogation ou bousculement du réel, ou dans sa dimension esthétique.

Quels sont les personnages qui vous inspirent ?

Ceux qui produisent du beau et de l’émotion avec peu. Avec très peu, même.

Que faites-vous de votre « peu » de temps libre ?

Ce sont des respirations. J’essaie de lire, de découvrir, ou de relire, de redécouvrir. Je pense qu’il faut saturer le temps et l’espace. Je rate un nouveau plat en cuisine. Je bats la mesure, de façon assez ridicule, au milieu du salon, pour essayer de ressembler au compositeur ou au chef d’orchestre du début du XXe siècle que je ne serai jamais. Un compositeur moderne, mais pas révolutionnaire. Et puis la réalité me rattrape à peu près 4 minutes plus tard…

Lors de la dernière soirée des avocats en avril 2017, vous avez promu le travail d’une artiste locale Juliette Roduit, quel était l’objectif de cette action ?

J’ai voulu qu’il y ait un studio photo dans la salle, que les invités puissent investir de façon très libre tout au long de la soirée. Comme je ne voulais pas d’un décor qui aurait déjà été utilisé vingt fois à Genève pour des mariages ou des soirées de fin d’année de banquiers privés, je me suis tourné vers Juliette Roduit pour un décor original, pour une véritable proposition d’artiste sur la base de l’idée que j’avais exprimée.

Quel est pour vous le futur des cabinets d’avocats ?

Je rêve d’une société où toute personne, quelle qu’elle soit, quel que soit en particulier son niveau de revenus, et quelle que soit sa question, ait accès à un avocat et à des mécanismes de résolution des conflits. Il n’y a donc pas un « futur » unique des cabinets d’avocats. Il y aura bientôt, je l’espère, plusieurs types de cabinets d’avocats, organisés de façon très différente, et très adaptés aux besoins d’un public cible. Aujourd’hui, le cabinet qui reçoit la succession d’un roi déchu ressemble à s’y méprendre au cabinet qui conseille une start-up créée par trois jeunes de 26 ans qui programment des algorithmes. Mêmes dorures. Mêmes papiers. Mêmes cravates. C’est un peu ridicule, et cela rend un peu compte du degré d’ankylose du monde des avocats.

Quel est l’un de vos objectifs pour les années à venir ?

Me montrer particulièrement inspirant pour les jeunes qui choisissent de travailler au sein de notre étude. Aider plus que tout mes clients. Faire reconnaître l’étude comme étant l’une des meilleures d’ici cinq à dix ans. Puis atteindre soudainement une forme de simplicité, d’épure même, qui arrose de bonheur tout mon entourage. Je me mets au travail immédiatement…

 

www.mangeat.ch 

Credit photos: Jeremy Spierer

Note from the Editor.

Bienvenue sur notre blog,

Cécilia la fondatrice de l’agence partage sur notre blog des lieux de vie, des expériences traversées, des rencontres avec les personnes qui jalonnent son parcours privé et professionnel de la Provence à la Suisse en passant par Tahiti, St Barth et New York.

Nous remercions notre agence web Suisse Heed pour ce projet. Le site est admirablement réalisé sous forme de magazine très épuré.

Chaque semaine retrouvez des interviews et des rencontres de personnes influentes dans leur domaine, d’amis, de clients et nos My Lola Travel Escape.

 

Welcome to the blog of My Lola PR,

Cecilia, the founder of the agency shares on our blog locations where she spends her time, experiences, meetings with people who marked her private and professional life from Provence to Switzerland via Tahiti, St Barth and New York.

We thank our swiss web agency Heed for this project. The site is beautifully realized to achieve a refined magazine look.

Every week, you will find interview and meeting of influential people, friends, clients and our My Lola Travel Escape.

 

Pic credits: Jeremy Spierer, Michael Gramm and Cecilia

Jeremy Spierer. Shooting et Street Art à Genève.

Rencontre au bord du Léman avec le photographe Jeremy Spierer.

 

Diplôme de l’école d’avocature de Genève et d’un diplôme de Duke university of Law, tu exerces tes talents d’avocat au service légal d’une grande banque, mais peux tu nous dire d’ou vient ta passion pour la photographie ? 

Mon papa me raconte souvent cette histoire. J’étais au cirque avec lui quand j’étais enfant et après le spectacle il m’a demandé qu’est ce que tu as préféré. J’ai répondu la lumière. Depuis tout petit, je suis fasciné par les belles lumières et ca m’a poursuivi jusqu’au jour ou j’ai décidé d’apprendre la photo. J’ai appris seul et je suis très vite descendu dans la rue. La, j’ai photographié les gens ou je vis et lors de mes multiples voyages en Israël, en Amérique du sud, en Europe et bien sur a Genève ou je vis. En 2012, j’ai gagné le 1er prix de la photographie de Paris pour ma série “Faith on the Jordan River”. Cela m’a conforté encore plus dans l’idée que je devais poursuivre dans ma passion.

 

Quel est ton terrain de prédilection ?

Définitivement la rue. J’adore photographier dans la rue, dans des endroits que je ne contrôle pas parce que c’est la que les plus belles choses peuvent se produire de manière instantanée. Quand on laisse aller à l’aléatoire, on a souvent des miracles qui se passent. Il faut être prêt à capturer ces instants, les anticiper, savoir les repérer, avoir les bons outils et ensuite les figer a jamais dans le temps. C’est ce que je fais, j’essai de capturer des moments et de les partager.

 

Le Leica, objet de légende,  peux tu nous dire pourquoi aimes tu photographier avec  ?

C’est mon objet fétiche, il fait partie de moi, c’est l’extension de mon œil et de mon bras. Je l’ai adopté et il est venu a moi comme une évidence. C’est bien sur un objet de légende porté dans les mains des plus grands maitres de la photo et je voulais ressentir cette expérience. Il est parfait pour moi car il est compact, très ergonomique, confortable et beau. Les images sont magnifiques, les couleurs sont d’une rare précision et les optiques justes somptueuses. Il est inégalé aujourd’hui dans ce format et je ne m’en séparerais jamais.

 

Ton style, le Street Art? 

Je ne me limite pas à un type de photo mais je veux toujours faire de l’art. Dans la rue, je peux capturer tant une figure abstraite qu’un portrait. Je photographie  des moments instantanés de vie urbaine. Je suis également sensible à la mode, aux belles femmes donc le mieux c’est de les mettre dans la rue avec des beaux habits et de les photographier quand elles ne s’y attendent pas ! Cela me permet de garder mon style spontané en ajoutant un élément de luxe et de mode.

 

Quelles sont tes inspirations et d’ou viennent elles ?

Mes inspirations viennent de plusieurs sources tant de la peinture de certains grands maitres, en particulier les impressionnistes, que du street art contemporain (collage, graffitis etc.). J’adore Monet et Pissaro. Au début du 20ème siècle, ces peintres ont aussi retransmis des moments spontanés de la vie quotidienne. Ces œuvres que j’ai vu dans des musées m’ont beaucoup inspiré et j’ai voulu ensuite les reproduire à ma façon au moyen de la photographie. J’ai bien sur quelques grands maitres de la photo qui me touchent particulièrement Helmut Newtown, Ellen Von Unwerth, Sergio Larrain, Henri Cartier Bresson. Je m’inspire de belles choses, mais je laisse bien sur cours à mon imagination et au naturel.

 

Tel Aviv est ta deuxième maison après Genève , peux tu nous dire en quoi cette ville t’inspire ?

Tel Aviv est pour moi une ville dans laquelle je me ressource. C’est une ville vibrante, vivante. Je passe quelques jours la bas tous les trois mois. Cela me donne plein d’énergie et d’envies. Les gens sont tellement ouverts, je fais à chaque fois de belles rencontres. C’est une ville qui ne dort jamais, pleine d’art, de culture et d’amour. Je ne m’en lasse pas j’y retourne le plus souvent possible.

 

Tu as exposé le 8 juin dernier à l’espace Foound à Genève. Raconte nous. 

J’ai exposé à Genève en 2015 au Bal des Créateurs  le 1er volet de l’exposition Urban Decay avec Eliran Ashraf, un designer mode israélien. Le deuxième volet a eu lieu le 8 juin dernier a l’espace Foound. Des photos d ‘affiches que j’ai prises dans la rue au hasard de mes voyages, des affiches déchirées par le temps, une décomposition urbaine, des portraits de femmes que j’ai photographié dont Eliran s’en est inspiré pour créer des patchworks de textile et des habits qui répondent aux photos. CP

 

Quels sont tes prochains projets? 

Une exposition à New York au printemps prochain. 🙂

Actuellement, je travaille avec l’agence My Lola PR sur une série de photos de scènes artistiques intégrant le luxe dans des moments de la vie quotidienne particulièrement en suisse. Nous avons intitulé ce projet The Swiss Daily Luxury.

 

profile pic Jeremy by Victor Bezrukov

Swiss Daily Luxury The Picnic Chic

Swiss Daily Luxury est une série de photos de scènes artistiques intégrant le luxe dans des moments de la vie quotidienne particulièrement en Suisse. Ce projet est à l’initiative du photographe Jeremy Spierer et Cecilia Pelloux de l’agence de communication My Lola PR. Chaque prise de vue se focalise sur un thème différent dont l’objectif est de raconter une histoire.

Le Picnic Chic fait suite à l’After Party. La maison rémoise Veuve Clicquot, le joaillier Bulgari et Mercedes AMG avec le Groupe Chevalley ont été les partenaires de ce projet. Les accessoires proviennent de l’enseigne Schilliger et les fleurs de la boutique Kalis à Genève.

L’artiste a su capter l’atmosphère printanière, raffinée et joviale de ce pic nic chic.

Jeremy Spierer est né a Genève. Avocat de formation, il exerce actuellement au sein du service légal de la BNP Paribas. Jeremy a reçu trois prix remarqués dans le monde de la photo dont le premier prix de la photographie de Paris en 2014 pour sa série « Faith on the Jordan River ».

                 

Meeting with architect Johannes Zingerle in St Barths.

Meeting in Saline with architect Johannes Zingerle from Design Affairs.

 

Where are you born and where did you grow up? tell us a little bit about you.

I am born in Merano in the italian Alps where i finished high school, then i moved to Austria to study architecture at the technical university of Vienna. I travelled with scholarships around the world until i got hitten by hurricane Luis in St Barths.

You live and work in St Barths. Tell us the story behind about your architecture agency?

Design Affairs started with an idea of three friends to create a creative pool for design and architecture in St Barths.

How would you describe your work?

I am a passionate. Its a game for me to create happy spaces.

The materials you use?

Up to the locations.

Where could we find your beautiful work?

Where needed and where asked.

How would you describe your style? 

Vagabondish.

In which well known architects do you have adoration with?

Le Corbusier, Marcia Kogan.

Where do you take inspirations from?

Travelling and imagination

What  is your favorite city and country?

The last one I was in …but for food definitely Italy.

What do you like the most in St Barths?

Saline beach at night with a bottle of Ruinart. 🙂

3 words to describe St Barths?

Saline – Grand Fond – Toiny .

Your next travels?

South America. CP

Credit Pics: Jean Philippe Piter